Le bluff est un élément déterminant au poker. Les joueurs ne peuvent pas uniquement espérer avoir de meilleures cartes que son adversaire pour gagner des tournois ou de l’argent dans les parties de cash game. Quand vous n’avez pas la meilleure main, il est crucial de savoir quand il faut bluffer et comment le faire.
C’est une compétence qui s’acquiert et qui n’est pas forcément comme les films d’Hollywood. Ce n’est pas un concours de « Qui a la plus grosse ? », mais plutôt un jeu sur son image, la main supposée de son adversaire et la nature du board (les cartes dévoilées par le croupier).
Sommaire
L’image fait tout pour un bluff réussi
L’objectif d’un bluff est de faire coucher son adversaire qui a une meilleure main que vous. C’est la seule technique possible pour gagner quand vous êtes dans cette situation.
La réussite d’un bluff dépend en grande partie de l’image que vous avez à la table. Si vous avez une image de joueur tight (serré, qui joue peu de mains), les adversaires sont plus susceptibles de vous croire quand vous misez en faisant comme si vous aviez une grosse main.
Si vous avez une image de joueur loose (large, joue beaucoup de mains), vos bluffs sont susceptibles d’être plus facilement payés, mais cela ne signifie pas qu’ils snt impossibles. Par exemple, un adversaire est plus susceptique de croire que vous avez une double paire ou une quinte sur un flop 743 que s’il joue contre un joueur serré ne jouant que de très grosses mains.
L’image de l’autre joueur est également importante. Un joueur serré et ABC (peu original) risque davantage de se coucher sur vos mises s’il n’a pas touché son flop. Un joueur mauvais qui paie tout ne le fera pas.
C’est d’ailleurs quelque chose d’assez paradoxal au poker. Vous avez plus de chances de pouvoir bluffer un bon qu’un mauvais joueur. Néanmoins, cela est ainsi parce qu’un mauvais joueur gaspille facilement ses jetons.
Mais, miser à tout va contre un bon joueur car il est facile à bluffer est contreproductif. S’il est bon, c’est qu’il n’est pas con… Votre bluff doit raconter une histoire qui indique que vous avez une grosse main.
Choisir les bonnes situations pour bluffer : exemples
La plupart des joueurs n’entrent pas dans une main avec l’idée de bluffer. Si les mauvais joueurs ou les bons joueurs qui veulent s’amuser peuvent tenter de le faire avec des mains comme 73 ou 84, cela reste une mauvaise idée, sauf circonstances particulières. Bluffer, c’est davantage profiter des opportunités et votre position à table peut vous en donner plus.
Bluffer en étant premier de parole
Essayez de bluffer dans un coup alors que vous êtes quatre joueurs engagés dans la main n’est pas une excellente idée car vous n’avez aucune idée de ce que vont faire vos adversaires. Les meilleures positions pour bluffer sont en fin de parole (au bouton, au cutoff).
Relancer depuis les blindes
Faire coucher les joueurs preflop qui limpent en relançant depuis les blindes peut être une bonne idée, mais n’oubliez pas que la clé d’un bluff réussi est de s’adapter à vos adversaires. S’ils ont limpé, ils vont sûrement payer votre relance car ce sont de mauvaises joueurs.
De plus, une fois qu’ils ont payé, vous serez le premier à parler après le flop et vous êtes donc moins bien placé pour continuer votre bluff.
Bluffer dans les tournois de poker en ligne
Les tournois de poker en ligne, spécialement ceux avec un petit buy-in, ont plusieurs étapes. Au début du tournoi, bluffer n’est pas recommandé. Beaucoup de joueurs pas bons paieront tout, tandis que les meilleurs joueurs souhaitent se constituer un stack imposant pour mieux appréhender la suite du tournoi. N’oubliez pas que sur le web, vous pouvez jouer 50 tournois par heure et cela influe sur les habitudes de jeu.
Par contre, une fois que vous approchez des places payées, c’est plus facile de bluffer. Les mauvais joueurs sont moins nombreux ou sont tellement concentrés par l’argent qu’ils deviennent moins agressifs. Depuis, comme chaque main engage un pourcentage plus important du stack, les joueurs ont plus peur de suivre une relance.
Qu’est-ce que le semi bluff ?
Le semi bluff est en réalité très souvent pratiqué au poker, bien davantage que le bluff. Il est moins risqué et s’opère au flop ou au turn quand vous avez une main susceptible de s’améliorer.
Imaginons que vous AJ de coeur, que le flop est 47T avec deux coeurs. Vous misez alors que votre main n’est pas faite. Mais, vous le faites car vous avez des possibilités d’amélioration. Un As, un J ou un coeur sont espérés.
L’objectif d’une mise en semi-bluff est alors double : gonfler le pot en espérant augmenter son montant si vous touchez votre tirage ou faire coucher le joueur sur votre mise et remportez une main non constituée.
Pour savoir si un semi-bluff est une bonne idée, vous devez étudier les probabilités du poker. Si vous avez un tirage de quinte par les deux bouts, vous avez plus de 20% de chances de la toucher d’ici la river. Si vous avez un tirage flush, les chances dépassent les 60%
La taille compte
La taille de vos mises est la clé pour le bluff (ou même pour rentabiliser une super main). Beaucoup de mauvais joueurs ont tendance à paraître trop faibles pour que leurs bluffs fonctionnent, tandis que d’autres surjouent et risquent tout leur tournoi en misant trop.
Une des erreurs les plus courantes est de relancer preflop, de faire un continuation bet au flop et de s’arrêter au turn. En faisant ainsi, vous gâchez souvent des chips car beaucoup de joueurs sont enclins à payer au flop, mais pas au turn. Maintenir la pression est important. Évidemment, ce conseil dépend des situations et des joueurs.
Quelles questions se poser si l’adversaire semble payer le bluff ?
Vous avez relancé preflop, vous avez misé au flop et le joueur continue de payer. Est-il encore possible de bluffer la main ? Il y a plusieurs éléments à prendre en compte :
Êtes-vous le relanceur preflop ?
- Quelle est la nature du flop ?
- Est-ce un joueur qui paie tout le temps ?
- Est-ce que le joueur a beaucoup plus de jetons que vous ? Mettre la pression sur des stacks moyens est plus facile que sur des joueurs mauvais ayant un gros stack.
- Avez-vous un historique dans la partie ?
Les meilleurs moments pour bluffer
Preflop
Quand vous êtes en fin de parole et que les joueurs avant vous ont jeté leurs cartes, vous pouvez relancer un large éventail de mains pour voler les blindes.
Post flop
Quand vous êtes en fin de parole après le flop et que le board semble inoffensif (pas de pair, pas de couleur possible, peu de grosses cartes), il est toujours possible qu’un joueur ait touché un brelan, mais il est également possible que personne ait une bonne main. Ils se coucheront sûrement sur votre mise en sachant que c’est encore vous qui parlerait en dernier lors du turn.
Un As avec des petites cartes est aussi un bon flop potentiel. Si personne n’a d’As, ils ne paieront pas
Sur un board avec une paire
Sur un board qu’avec des petites cartes et après les checks des autres joueurs, c’est une bonne situation pour bluffer. C’est également le cas avec un board avec une paire. Sur un flop 477, beaucoup d’adversaires se sentiront mal de payer deux ou trois mises s’ils n’ont pas mieux qu’un brelan de 7.
Sur un tirage qui rentre
Vous avez payé au flop et au turn, et un tirage quinte ou flush rentre à la river. C’est une bonne occasion de simuler que vous avez touché cette forte main. Une grosse mise est souvent plus efficace, mais pas toujours.
À la bulle d’un tournoi
La bulle du tournoi correspond au moment où il reste encore un ou deux joueurs à éliminer pour entrer dans les places payées. C’est souvent le moment idéal pour bluffer notamment auprès des joueurs qui semblent apeurés à l’idée de perdre. Ils se remarquent en jouant plus en lentement, en couchant presque toutes les mains…
Savoir quand arrêter le bluff au poker
En lisant les conseils précédents, vous avez peut-être compris qu’il fallait miser encore et encore pour bluffer. Oui, vous ne pouvez pas gagner avec une mauvaise main sans miser, mais il est important de savoir arrêter un bluff car le joueur ne vous croit pas ou une très bonne main.
Essayez de bluffer une personne qui a un full… Ce sera difficile.
Certains joueurs ont peur de se faire prendre en bluff et envoient une dernière grosse mise en étant presque sûre qu’elle sera payée, mais « on ne sait jamais ». C’est une très mauvaise technique.
N’ayez pas peur d’être pris en bluff. Cela peut vous aider la prochaine fois que vous avez une grosse main à vous faire payer vos relances.
Les mauvaises idées quand vous bluffez
Bluffer est une technique profitable et nécessaire au poker, mais il y a un toujours un moment pour le faire et d’autres à éviter. Il est important de savoir quand bluffer et quand ne pas bluffer. Par exemple, les situations suivantes sont mauvaises pour bluffer.
- Ne pas bluffer dans les premiers niveaux d’un tournoi.
- Ne pas bluffer les coups où beaucoup de joueurs sont engagés car il y en a souvent un qui a une main suffisante pour vous payer.
- Abandonner trop vite votre bluff à chaque fois.
- Ne pas bluffer un shortstack quand la bulle du tournoi vient d’éclater.
- Ne pas bluffer avec un tout petit stack un gros stack.
- …
Détecter un bluff au poker
Vous ne pouvez pas détecter tous les bluffs. Mais, il est important de mieux comprendre le jeu pour éviter que cette situation arrive trop souvent.
Si vous jouez dans un casino, les experts vous recommandent d’étudier les tics du joueur adverse. En réalité, peu de joueurs sont suffisamment observateurs pour les apercevoir. Mais, quelques signes peuvent ne pas tromper. En général, celui qui veut paraître fort est faible, et celui qui veut paraître faible est fort. Ce conseil vaut surtout auprès des joueurs débutants et moyens.
Le mieux à faire pour détecter un bluff est d’analyser la main. Que s’est-il passé preflop ? A-t-il relancer UTG ou au bouton ? Comment a-t-il joué précédemment ? Peut-il bluffer son tirage qui n’est pas rentré ?
Apprenez à vous concentrer sur les possibilités d’évolution de votre main, vos mises, mais aussi aux mains potentielles de votre adversaire selon son jeu.
Conclusion
Bluffer équivaut à faire croire à son adversaire que l’on possède une main que l’on n’a pas dans le but de le faire se coucher. Devenir un maître du bluff est un art, mais aussi une nécessité pour être un bon joueur.
Si vous vous faites attraper en plein bluff, cela peut être très ennuyant pour votre ego, mais n’abandonnez pas pour autant. Réfléchissez à l’échec. Etait-ce parce que le joueur avait une trop bonne main pour jeter, parce que vous avez choisi le mauvais adversaire pour le bluff ou que votre histoire à travers vos mises n’était pas crédible ?
Ensuite, adaptez-vous et améliorez vos bluffs !
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