Quand j’ai commencé à jouer au poker en ligne, je me rappelle avoir vécu des frustrations énormes. La pire était un tournoi sur T6 poker (une salle qui n’existe plus), où j’avais eu un ticket pour un 250€ de buy in. J’ai fini 12e alors qu’avec j’avais le 3e plus gros stack en faisant tapis flop avec un brelan contre middle pair, et le croupier a dévoilé une flush backdoor (backdoor = obtenu avec les deux dernières cartes du flop).
Bilan, je finissais 12ème pour 1500€ alors que le premier avait 30 000€. C’était une somme considérable pour moi et j’ai été mal pendant deux jours après cette main.
Si ces situations extrêmes peuvent logiquement vous faire réfléchir, elles sont aussi à travailler et à relativiser. On ne peut pas être un bon joueur de poker en ayant peur des bad beats et en partant en tilt à chaque rencontre perdue. Voici mes 5 conseils
Sommaire
Apprendre l’équité et les réalités du poker
Quand certains joueurs sont impliqués dans un coup, ils semblent incapables d’en sortir. Le meilleur exemple est de suivre ou d’aller à tapis à chaque tirage flush. Or, je vous rappelle que si vous tombez contre un brelan, votre tirage vous donne seulement une chance sur quatre de remporter la main.
Comprendre ce type de calculs est primordial pour savoir quand perdre une main est un bad beat ou quand c’est plutôt normal, voire logique d’un point de vue statistique. Quand j’ai débuté le poker, j’ai étudié pendant plusieurs heures des pourcentages de chances de gagner selon la configuration du flop et des mains.
Aujourd’hui, un nouveau joueur se jette pour acheter un tracker, mais ne prend pas la peine d’apprendre les bases de l’équité !
Vous pouvez aussi diminuer les risques de bad beats, et surtout, mieux rentabiliser vos mains, en isolant les mauvais joueurs. En tournois, beaucoup de joueurs récréatifs se contentent de payer la blinde. Relancez quand c’est à votre tour. 3 big blinds + 1 par limper est un montant standard.
En faisant ainsi, vous éliminez une partie des mains pourries capables de vous infliger un bad beat et de toucher un flop qui vous semblerait anodin. D’un point de vue stratégique, vous prenez la direction de la main et faites gonfler le pot en ayant une bonne main.
Arrêter d’être « results orientated » et penser au long terme
Le poker est un jeu de long terme. Pourquoi dit-on cela ? Parce que ce n’est pas toujours le meilleur joueur ou la meilleure main de départ qui remporte le coup. Un joueur d’échec qui perd a fait une erreur. Mais, si vous allez à tapis preflop avec AA et perdez contre 44, avez-vous fait une erreur ? Bien sûr que non ! Vous avez même réussi à aller au tapis pour doubler votre stack en ayant 80% de gagner, c’est excellent.
Or, il est facile de croire que parce que l’on perd, on a mal joué. C’est ce qui s’appelle être « results orientated ». À l’inverse, ce n’est pas parce que vous gagnez que vous avez bien joué.
Votre objectif devrait être de bien jouer, pas uniquement de gagner.
Sans bad beat, le mauvais joueur ne jouerait plus
Voici un argument plus philosophique. Le poker est peut-être le domaine où j’ai vu le plus de personnes penser être très fortes alors qu’ils ne l’étaient pas. Pourquoi cela ? Parce qu’ils résument leurs victoires à une maîtrise du jeu et la défaite à la malchance. Ces joueurs là continuent donc à jouer en pensant que s’ils ne sont pas gagnants, c’est dû au sort qui s’acharne.
Il y a également le vrai fish, celui de compétition qui met 1000€ dans un tournoi alors qu’il connaît à peine les règles. Il ne le ferait jamais aux échecs car il se ferait ridiculiser. Mais pensant que la chance a un impact majeur au poker, il sait qu’il peut gagner grâce à elle. Chaque bad beat qu’il inflige est pour lui une confirmation de son constat et est capable de le faire s’inscrire une nouvelle fois au prochain tournoi.
Les bad beats sont des opportunités
Les bad beats arrivent à tout le monde. Vous allez en être victime et en infligez. Comme diraient les Américains, « deal with it » (faites avec). Par contre, si ces coups chanceux et malchanceux sont inhérents au jeu, la façon dont vous allez réagir importe énormément. Un joueur victime d’un énorme en cash games qui tilte et perd cinq caves en une heure en étant trop agressif à cause de son énervement ruine sa rentabilité.
À l’inverse, le joueur qui le subit, réfléchit sur le long terme et se dit avec fierté qu’il avait bien joué la main peut rejouer son A-game par la suite.
Les bad beats peuvent donc être un élément de différenciation entre les joueurs forts mentalement et les faibles.
Se connaître aux tables
Le point précédent est véridique, mais si vous êtes déjà un joueur régulier, vous pouvez penser que c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Parfois, un bad beat précéde une réflexion logique où vous vous dites que vous avez bien joué. Puis, alors que tout semble alors normal, vous finissez par suivre les 3-bet du vilain chanceux, vous payez vos tirages car vous aussi « vous allez toucher ». Cette forme de tilt ne s’exprime pas par des cris, mais est bien pire car elle survient sans réellement s’en rendre compte.
J’ai déjà perdu des grosses ainsi. Je me rappelle avoir perdu plus de 1000$ en NL50 sur Full Tilt à l’époque du .com. Je pensais bien jouer, mais quand je revisionnais ma session, je faisais grossir plein de pots inutilement.
Il faut donc se connaître pour savoir réellement si on tilte, voire mieux, de planifier qu’à partir d’un certain moment de pertes, vous risquez de devenir « results orientated ». Vous pourriez par exemple prévoir une pause de 15 min dès que vous perdez 4 caves en cash games.
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